Immédiatement aprÚs les débats, la cour d'assises des mineurs et les jurés se retirent dans la salle de délibéré pour répondre aux questions sur la culpabilité du mineur et sa possible condamnation.
Le délibéré est <span class="miseenevidence">secret</span> et comporte 2 phases :
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une délibération sur la culpabilité
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<span class="miseenevidence">et</span> une délibération sur la peine.
Délibération sur la culpabilité
Une majorité de <span class="miseenevidence">6 voix</span> est nécessaire pour toute décision défavorable au mineur.
Le vote se fait par écrit.
Les bulletins blancs ou nuls sont favorables au mineur. Si ce dernier est déclaré non coupable, il est acquitté (mis hors de cause). S'il est déclaré coupable, la cour statue sur la peine applicable.
Si le mineur est déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés, le vote se poursuit.
Le président de la cour pose d'abord cette question à la cour : <span class="expression">Y a-t-il lieu de prononcer une condamnation pénale ?</span>.
Le mineur peut en effet ĂȘtre coupable tout en Ă©vitant une sanction pĂ©nale (prison, amende,...). Dans ce cas, la cour prononce <a href="https://www.stalbansurlimagnole.fr/votre-quotidien/famille-et-solidarite/jeunesse/?xml=F1837">des mesures Ă©ducatives judiciaires</a>.
DĂ©libĂ©ration sur la peineÂ
La dĂ©cision est prise Ă la <span class="miseenevidence">majoritĂ© absolue</span> des votants (au moins 5 voix). Mais la peine maximale doit ĂȘtre prononcĂ©e par la majoritĂ© de 6 voix.
Si la cour décide d'appliquer une sanction pénale (prison, amende,...) au mineur, elle répond à cette question, lue par le président : <span class="expression">Y a-t-il lieu d'exclure l'accusé du bénéfice de la diminution de peine ?</span>. Cette question porte sur l'application de <a href="https://www.stalbansurlimagnole.fr/votre-quotidien/famille-et-solidarite/jeunesse/?xml=R53533">l'excuse de minorité</a>.
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Le mineur bénéficie de l'excuse de minorité
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Le mineur ne bénéficie pas de l'excuse de minorité
Le mineur ne peut pas ĂȘtre condamnĂ© Ă <a href="https://www.stalbansurlimagnole.fr/votre-quotidien/famille-et-solidarite/jeunesse/?xml=F1837">plus de la moitiĂ© de la peine encourue par un majeur</a> pour les mĂȘmes faits. C'est-Ă -dire que pour un crime puni de 20 ans de rĂ©clusion, le mineur pourra ĂȘtre condamnĂ© Ă un maximum de 10 ans.
La cour décide de la hauteur de la peine en fonction de ce critÚre, mais en l'adaptant et en la combinant avec d'autres rÚgles.
Ainsi, par exemple, si la peine encourue par un majeur est la prison Ă perpĂ©tuitĂ©, la peine prononcĂ©e Ă l'encontre du mineur ne pourra pas ĂȘtre supĂ©rieure Ă 20 ans de prison.
De mĂȘme, si l'amende encourue par un majeur est de <span class="valeur">75 000 âŹ</span> par exemple, l'amende prononcĂ©e Ă l'encontre du mineur ne pourra, en principe, pas ĂȘtre supĂ©rieure Ă <span class="valeur">37 500 âŹ</span>.
Toutefois, en raison de sa minoritĂ©, un mineur ne peut pas ĂȘtre condamnĂ© Ă payer plus de <span class="valeur">7 500 âŹ</span> d'amende.
La cour d'assises des mineurs peut refuser l'application de l'excuse de minorité.
Dans ce cas, la cour doit prendre une décision spéciale, différente du verdict. Cette décision spéciale doit indiquer les raisons pour lesquelles la cour refuse l'application de l'excuse de minorité.
La cour doit tenir compte de la gravité des faits et de la personnalité du mineur.
Le mineur qui ne peut pas bénéficier de l'excuse de minorité sera sanctionné comme un majeur.
Toutefois, le mineur ne pourra pas ĂȘtre condamnĂ© Ă plus de 30 ans de prison, mĂȘme si le crime commis peut ĂȘtre puni par la prison Ă perpĂ©tuitĂ©. Une peine de prison avec une <a href="https://www.stalbansurlimagnole.fr/votre-quotidien/famille-et-solidarite/jeunesse/?xml=R56106">pĂ©riode de sĂ»retĂ©</a> ne peut pas ĂȘtre prononcĂ©e Ă l'Ă©gard d'un mineur.
Ă savoir
lorsque le mineur est condamné à une peine de prison, il est placé dans un quartier spécial d'une prison (quartier pour mineurs) ou dans une prison pour mineurs.
Verdict
La cour quitte la salle de délibéré seulement lorsque la décision finale (le verdict) est prise. Cela peut prendre plusieurs heures.
La décision de la cour est prononcée en audience publique. Elle doit indiquer les raisons qui l'ont conduite à prononcer une condamnation ou un acquittement (c'est à la dire la mise hors de cause du mineur).
Si la décision est publiée dans la presse, elle ne devra pas divulguer l'identité du mineur et celle de la victime, si elle est mineure.
Si le mineur est acquitté, il est remis en liberté, sauf s'il est incarcéré pour d'autres faits.
Si le mineur est condamné, le président l'informe de sa possibilité de faire appel de la décision. Il lui indique qu'il dispose de 10 <a href="https://www.stalbansurlimagnole.fr/votre-quotidien/famille-et-solidarite/jeunesse/?xml=R1092">jours calendaires</a> pour faire appel à compter du prononcé de la décision.
L'appel peut ĂȘtre fait au nom du mineur par ses parents.
Ă savoir
si le mineur a été acquitté et qu'il a été incarcéré pour ces faits, il pourra faire une demande d'indemnisation pour <a href="https://www.stalbansurlimagnole.fr/votre-quotidien/famille-et-solidarite/jeunesse/?xml=F13286">détention arbitraire</a> dans les 6 mois aprÚs le prononcé de l'acquittement.
Décision sur la réparation du préjudice de la victime
Une fois l'audience pénale achevée, une audience civile peut suivre. Elle est destinée à examiner la demande d'indemnisation formulée par la <a href="https://www.stalbansurlimagnole.fr/votre-quotidien/famille-et-solidarite/jeunesse/?xml=R53960">partie civile</a> (victime).
La cour peut décider de renvoyer l'audience civile à une date ultérieure, qu'elle fixe.
Si le mineur a Ă©tĂ© reconnu coupable des faits, les juges statuent sur <a href="https://www.stalbansurlimagnole.fr/votre-quotidien/famille-et-solidarite/jeunesse/?xml=F1422">les dommages-intĂ©rĂȘts</a> rĂ©clamĂ©s par la partie civile, sans la participation des jurĂ©s.
En cas de condamnation du mineur Ă une amende ou au versement de dommages et intĂ©rĂȘts Ă la victime, ce sont ses parents qui devront payer Ă sa place.